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BILLET | Sous l’emprise de l’inflation

 

Avec les pénuries des produits alimentaires de base et les actes spéculatifs observés ces dernières années dans divers domaines, le cauchemar des Tunisiens refait surface avec l’approche de l’Aïd El Idha avec une  hausse sans précédent des prix des moutons. A ceci s’ajoute l’inflation qui vient jouer les trouble-fêtes. Les débats sur le prix du mouton agitent depuis plusieurs jours la Toile, les avis convergeant vers la nécessaire intervention de l’exécutif pour permettre aux citoyens de célébrer la fête rituelle de l’Aïd El Idha.

De nombreux ménages se plaignent de plus en plus des prix qui ont atteint des seuils difficiles à imaginer et risquent de faire l’impasse sur ce rituel de l’Aïd. Des citoyens constatent à leurs dépens que les prix ont pratiquement doublé par rapport à l’année passée. On parle même de moutons dont le prix dépasse allègrement mille dinars. En tout état de cause, la flambée donne le tournis. Les éleveurs expliquent le niveau des prix par la cherté de l’aliment pour bétail qui a atteint, selon eux, des pics jamais égalés cette année.

En Tunisie, premier pays à réagir aux visées spéculatives, le prix de référence de la viande ovine a été fixé à 17,800 dinars/kilo vif dans les points de vente qui seront ouverts. Ce tarif a été convenu lors d’une séance de travail tenue récemment entre les représentants du ministère de l’Agriculture, de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), du Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait, ainsi que de la Société Ellouhoum. La plupart des éleveurs ont approuvé ce tarif qui prend en considération le pouvoir d’achat des Tunisiens. Pour ce qui est du prix moyen des mouton, il sera de l’ordre de 890 dinars, sachant que ce prix a été calculé sur la base du poids d’un mouton de 50 kilos.

Bien que l’offre soit là, moyennant 1,2 million d’ovins, la tension monte toujours face à l’exorbitance des prix. Des appréhensions se font jour quant à une éventuelle désaffection des citoyens à faibles revenus  pour l’achat des moutons du sacrifice compte tenu de la baisse du pouvoir d’achat.

Cette célébration religieuse très convoitée l’est un peu moins cette année, crise oblige. Face à une année particulièrement sèche, ainsi qu’aux multiples crises ayant percuté de plein fouet l’économie nationale et donc la bourse des ménages, le mouton aura certainement un  goût amer.

Les éleveurs sont les exploitants agricoles les plus impactés par les effets néfastes de la sécheresse qui a sévi ces dernières années. Le coût de production n’a cessé d’augmenter pour atteindre des niveaux jamais enregistrés auparavant. L’inflation accentuée par la hausse des prix des aliments de bétail, le carburant, ainsi que le coût du transport sont à l’origine de l’envolée des prix sur le marché.

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